Aléas et risques hydrométéorologiques

Philippe Gachon – Géographie UQAM

Mes intérêts de recherche concernent les aléas et les risques hydrométéorologiques (ARHM) dans le contexte des changements climatiques, tels que les canicules, les sécheresses, les inondations et les tempêtes, incluant les périodes de vents intenses, qui affectent la sécurité et la santé des populations, les infrastructures, l’agriculture, l’environnement et l’économie. Comme les ARHM sont le plus souvent le résultat d’une combinaison de facteurs de grande échelle et d’échelle régionale, voire d’échelle locale, l’élaboration de critères multivariés et de méthodes diagnostiques appropriées sont nécessaires afin d’appréhender et prévoir ces phénomènes sur le territoire. Plusieurs méthodes diagnostiques ont été mises au point par mon équipe, afin d’évaluer l’occurrence, l’intensité et la durée de ces phénomènes, notamment les tempêtes synoptiques ou les canicules, incluant la vérification des simulations climatiques d’ensemble à différentes résolutions.

Ces travaux sur les ARHM nécessitent le recours à des modèles météorologiques et climatiques disponibles à des résolutions de plus en plus élevées, en utilisant notamment les développements en cours au centre ESCER de modèles climatiques à 2,5 km ou à résolution plus fine. En particulier, l’analyse des inondations récentes (2017 et 2019 au Québec) et l’identification des facteurs hydrométéorologiques en cause, de même que les projections des inondations sur les bassins versants du Québec (en lien avec le réseau RIISQ), requièrent des modèles à très haute résolution afin de reproduire le cycle hydrologique aux échelles appropriées.

Plusieurs autres travaux récents sur les ARHM, par exemple dans le domaine de la santé publique et en épidémiologie, sont réalisés en collaboration avec l’Agence de la Santé Publique du Canada. Ils ont pour objectif d’évaluer les risques de maladies vectorielles et de zoonoses, dans un contexte de changements climatiques qui sont de plus en plus rapides et qui s’amplifient, notamment dans les régions septentrionales du Québec et du Canada. Je dirige actuellement le réseau RIISQ (Réseau Inondations InterSectoriel du Québec), financé par les Fonds de recherche du Québec, depuis décembre 2018, et le centre ESCER depuis juin 2019.

Exemple des effets topographiques (à 1 km de résolution) sur les températures maximales (°C) observées dans le sud-est du Canada et le nord-est des USA, le 6 juillet 2010, lors de la canicule qui a affecté l’est de l’Amérique du Nord en juillet 2010 (cf. Gachon et al., 2016).