Effets des changements climatiques sur le cycle de l’eau

Philippe Lucas-Picher

Le cycle de l’eau joue un rôle prépondérant dans la vie des Québécois. Plus de 95% de la production de l’énergie électrique au Québec repose sur l’hydroélectricité. De plus, l’agriculture, la navigation et l’eau potable des grandes villes du Québec dépendent de la disponibilité en eau qui provient principalement du fleuve Saint-Laurent. Le Québec est aussi régulièrement affecté par des pluies intenses ou des tempêtes de neige qui peuvent engendrer des inondations ou des crues subites.

Les changements climatiques en cours sont amenés à modifier le cycle de l’eau et le régime des rivières du Québec caractérisé par des crues printanières découlant de la fonte de la neige et des étiages vers la fin de l’été. L’augmentation du taux d’évaporation appréhendée par la hausse de la température accentuera les étiages. Avec la diminution du couvert nival, les risques d’inondations printanières devraient logiquement diminuer dans le sud du Québec. Cependant, la fréquence et l’intensité des crues subites dues à des orages intenses en été ou à des évènements de pluie sur neige en hiver devraient augmenter.

Mon équipe de recherche se concentre sur les effets des changements climatiques sur l’évolution du cycle de l’eau. Ces recherches sont effectuées avec la 6e version du Modèle Régional Canadien du Climat qui est capable de réaliser des simulations climatiques à une résolution de 2,5 km. Cette fine résolution spatiale permet une meilleure modélisation de la fréquence, du cycle diurne et des extrêmes de précipitation. Les prochaines années seront consacrées à l’amélioration de cette nouvelle version du modèle, à l’évaluation de ses performances et à la réalisation de projections de changements climatiques qui seront analysées afin de quantifier l’évolution du cycle de l’eau et d’identifier des mesures d’adaptation utiles.